Illustration des dangers de l'alcool et de la drogue au volant à l'occasion de la semaine de la sécurité routière au travail.
Alcool, drogues, médicaments : ces ennemis invisibles qui peuvent vous coûter la vie
13 mai 2025
L'équipe C'DEFI
Valoriser et préserver les compétences locales grâce à la formation avec C’DEFI
15 juin 2025
Illustration des dangers de l'alcool et de la drogue au volant à l'occasion de la semaine de la sécurité routière au travail.
Alcool, drogues, médicaments : ces ennemis invisibles qui peuvent vous coûter la vie
13 mai 2025
L'équipe C'DEFI
Valoriser et préserver les compétences locales grâce à la formation avec C’DEFI
15 juin 2025

Conduire en étant fatigué : un choix dangereux

Les dangers de la fatigue au volant et de la somnolence.

,Chaque année, la fatigue au volant est responsable de nombreux accidents graves sur les routes françaises. Pourtant, ce danger reste largement sous-estimé car il est invisible, insidieux et souvent banalisé. Contrairement à l’alcool ou à la vitesse, la somnolence ne laisse ni trace ni bruit, mais ses conséquences sont tout aussi tragiques. Dans le cadre de la Semaine de la Sécurité Routière au Travail, levons le voile sur ce fléau silencieux.

La fatigue au volant : un facteur d'accident important

Selon les chiffres du gouvernement, la somnolence est à l'origine de près d'un accident mortel sur trois sur autoroute, un chiffre supérieur à celui lié à l'alcool ou aux drogues. Malgré cette statistique, c'est un des facteurs de risque les moins pris au sérieux par les conducteurs. En effet, contrairement à l'alcoolémie ou à un excès de vitesse, la somnolence est un ennemi invisible qui s'installe lentement à mesure que les kilomètres défilent. Elle ne se manifeste que trop tard, par un coup de volant brusque ou par un moment d'absence, qu'on appelle un micro-sommeil. Ces quelques secondes de déconnexion totale peuvent tout faire basculer. Autre danger, la perception que les conducteurs ont de leur propre état de vigilance est altérée. Beaucoup pensent pouvoir tenir encore un peu, s'arrêter plus tard ou tromper la fatigue en ouvrant la fenêtre ou en mettant de la musique. Pourtant, tout cela n'est qu'une illusion de contrôle ne masquant que temporairement le sentiment de fatigue.

Dans les entreprises, le risque est bien réel : nombreux sont les salariés qui prennent la route dans un état d'épuisement avancé. Peu de politiques internes prennent vraiment en compte la gestion du risque lié à la somnolence au volant et peu de prévention est faite à ce sujet.

Comment la fatigue modifie-t-elle votre cerveau au volant ?

Lorsque vous êtes fatigué, ce n'est pas seulement votre corps qui vous dit stop, c'est également votre cerveau qui tourne au ralenti. Et au volant de votre véhicule, ce ralentissement cognitif peut faire toute la différence entre une conduite en sécurité et un accident mortel.

La somnolence agit en effet directement sur votre capacité d'attention, de vigilance, votre temps de réaction et vos prises de décision. En état de fatigue, votre cerveau fonctionne comme s'il était sous l'influence de l'alcool : des études ont montré que rester éveillé plus de 17 heures d'affilée équivaut à avoir un taux de 0,5 g/L d'alcool dans le sang (soit la limite légale). En clair, conduire fatigué revient littéralement à conduire en état d'ivresse ! Dans un état de grande fatigue, on observe un phénomène inquiétant évoqué précédemment : les micro-sommeils. Ces pertes de conscience de 1 à 4 secondes vous déconnectent complètement de la route en quelques instants. Sur autoroute, un micro-sommeil suffit pour causer un accident grave.

À l'instar de l'alcool, la fatigue altère notre capacité à évaluer les risques. Un conducteur fatigué aura donc tendance à surestimer ses capacités et à sous-estimer le danger : il devient alors plus impulsif, plus distrait et plus enclin à prendre des risques inutiles. En somme, la fatigue agit comme un vrai brouilleur neuronal et neutralise nos capacités à réagir.

Les signes avant-coureurs à ne pas ignorer

Bien que la fatigue s'installe de manière insidieuse, elle nous envoie toujours des signaux d'alerte qu'il faut savoir repérer et prendre au sérieux. Trop de conducteurs choisissent d'ignorer ces alertes, pensant pouvoir conduire encore quelques kilomètres, mais une minute de trop peut vous coûte cher !

Voici une liste non exhaustive de signaux avant-coureurs d'un état de somnolence au volant :

    • Les bâillements fréquents qui vous informent que votre corps réclame une pause.
    • Les picotements dans les yeux ou les paupières lourdes qui font que vous avez du mal à garder les yeux ouverts.
    • Une vision trouble ou des difficultés à fixer la route qui alerte sur une baisse de la concentration.
    • Une raideur dans la nuque ou les épaules.
    • Le cerveau qui se met en mode automatique et qui vous fait oublier les derniers kilomètres parcourus, signifiant que votre vigilance est en chute libre.
    • Des écarts de trajectoire, souvent signes d'un micro-sommeils.
    • Des difficultés à maintenir une vitesse constante.

Tous ces signes ne sont pas anodins et sont la preuve que votre cerveau lutte pour rester actif. Pourtant, une pause sur une aire d'autoroute et une sieste d'une vingtaine de minutes peuvent suffire à recharger vos batteries pour plusieurs heures ! 

En entreprise, la fatigue au volant est une responsabilité collective

Chaque jour, des milliers de salariés prennent la route dans le cadre de leurs missions : pour des rendez-vous clients, des livraisons, ou des déplacements inter-sites. Ce nombre important de déplacements, couplé avec tous les facteurs de risque au volant, font du risque routier la première cause d'accidents mortels au travail. C'est pour cela qu'il est important de prendre en compte tous les risques et de mettre en place des actions concrètes et adaptées, y compris en ce qui concerne la fatigue au volant.

  • Un cadre légal clair, mais peu appliqué :

Selon le Code du travail, l'employeur a une obligation de sécurité vis-à-vis de ses salariés, y compris lors des déplacements routiers. Pourtant, peu d'entreprises prennent en compte les risques liés à la fatigue et peu de mesures spécifiques sont donc mises en place. Heureusement, certaines entreprises commencent à intégrer des outils de suivi poussés pour prévenir la somnolence au volant : gestion des flottes, capteurs de détection de somnolence, campagne de sensibilisation au sein de l'entreprise, etc.

  • Instaurer une culture de vigilance :

Face aux taux de mortalité alarmant lié à la fatigue au volant, il est essentiel de faire évoluer la culture managériale et de prioriser la sécurité des collaborateurs avant tout. Impliquer les collaborateurs dans cette démarche, c’est aussi leur rappeler leur propre responsabilité : reconnaître les signaux, savoir dire non à un départ risqué, refuser de prendre le volant dans un état d’épuisement, informer son manager de ses capacités dégradées liées à un état de fatigue important avant de partir en déplacement.

  • Entreprise et salariés, vous êtes tous acteurs de la prévention !

La prévention ne marche donc que si les deux parties s'engagent : l'entreprise doit anticiper, adapter les plannings, former ; et le salarié doit écouter son corps, alerter et marquer des temps de pause.