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Alcool, drogues, médicaments : ces ennemis invisibles qui peuvent vous coûter la vie

Illustration des dangers de l'alcool et de la drogue au volant à l'occasion de la semaine de la sécurité routière au travail.

Dans la sphère professionnelle, il existe certaines occasions où nous sommes susceptibles de consommer de l'alcool : un déjeuner client accompagné d'une bouteille de vin, une soirée entre collègue arrosée, un pot de départ... Ces situations peuvent nous paraître banales, pourtant elle peuvent avoir des conséquences dramatiques si nous décidons de prendre la route après avoir consommé de l'alcool. Mais celui-ci n'est pas le seul danger : la prise de certains médicaments et la consommation de drogue sont aussi des facteurs de risques sur la route ! À l'occasion de cette troisième journée de la Semaine de la Sécurité Routière au Travail, faisons un focus sur ces ennemis invisibles trop souvent sous-estimés.

 Les effets des substances psychoactives sur notre cerveau

Que ce soit au cours d'un repas, pour fêter un événement, pour se détendre, pour gérer le stress ou une douleur, ou simplement par habitude sociale, la consommation de substances psychoactives n'est pas rare. Pourtant, leur impact dans le cadre professionnel peut être gravissime, notamment sur la route.

  • Alcool : un faux sentiment de maîtrise

Même à faible dose, l’alcool altère le jugement, réduit les réflexes et donne une fausse confiance en soi. À partir de 0,5 g/l de sang (soit le seuil légal, sauf pour les conducteurs titulaires d'un permis probatoire, ceux en situation d'apprentissage et les conducteurs de véhicules de transport en commun dont le seuil légal est de 0,2 g/l), les risques d’accident sont déjà multipliés par deux. Et au-dessus de 0,8 g/l, ils explosent. La perception des distances est faussée, les réactions sont retardées, et la somnolence s’installe plus vite.

  • Drogues : des effets imprévisibles et durables

Cannabis, cocaïne, médicaments détournés de leur usage : les drogues agissent durablement sur le système nerveux. Elles peuvent entraîner des troubles de la concentration et de l’attention, et des réactions désordonnées et incohérentes. Certaines substances, comme le cannabis, restent détectables plusieurs heures (voire plusieurs jours) après leur consommation, bien au-delà des effets ressentis. En cas de contrôle routier, un salarié ayant consommé ce type de drogue pourrait se voir retirer son permis de conduire et mettre donc en péril son emploi.

  • Médicaments : les grands oubliés 

Les anxiolytiques, les somnifères, les antidépresseurs ou certains antalgiques puissants sont largement prescrits par les médecins de la santé mentale ou en cas de douleurs physiques. Pourtant, beaucoup d’entre eux portent un pictogramme de niveau 2 ou 3, indiquant un danger en cas de conduite, voire une interdiction de prendre le volant. Flou mental, ralentissement cognitif, somnolence : les effets secondaires sont souvent négligés par les consommateurs. Si vous prenez ce type de médicaments, vérifiez toujours la présence d’un pictogramme sur l’emballage. En cas de doute, demandez l’avis d’un médecin ou d’un pharmacien.

Les conséquence de la consommation de substances psychoactives sur nos routes

Les chiffres sont sans appel. D’après les données communiquées par le gouvernement français :

  • Environ 10 % des accidents mortels sont liés à la consommation d’alcool,
  • 20 % des tests positifs post-accident révèlent une consommation de stupéfiants,
  • Et les médicaments sont détectés dans près de 5 à 7 % des cas d’accidents impliquant une altération de la vigilance.

Dans un contexte professionnel complexe, le sujet prend une ampleur particulière. En effet, le risque routier est déjà la première cause de mortalité professionnelle, et les substances psychoactives en aggravent dangereusement les effets.

Employeurs, vous avez un rôle à jouer face à ces risques !

L’article L.4121-1 du Code du travail impose à l’employeur d’assurer la santé physique et mentale et la sécurité de ses salariés. Et cela inclut les risques liés à la consommation de substances altérant la vigilance, même si ceux-ci relèvent de la sphère personnelle. Cette obligation passe déjà par le Document Unique d'Evaluation des Risques (DUERP). En effet, celui-ci doit recenser les risques liés à la consommation de substances psychoactives, surtout si les missions des salariés impliquent des déplacements fréquents. Ce risque dit "invisible" doit être identifié, évalué et intégré dans les plans d’action. En tant qu'employeur, vous devez aussi encadrer les moments conviviaux qui peuvent impliquer une consommation d'alcool (repas, pots de départ, afterworks). Une tolérance zéro au volant après consommation d’alcool doit être appliquée. La mise à disposition d’éthylotests, l’organisation de transports alternatifs ou la possibilité de dormir sur place sont des mesures simples et responsables.

Mais pour que ces actions fonctionnent, vous devez bien les communiquer. Charte de bonne conduite, règlement intérieur, affiches dans les véhicules de service, rappels réguliers en réunion d’équipe… Il est essentiel que les salariés sachent qu’il existe une politique entreprise sur le sujet et que la sécurité routière est une priorité !

Quelques pistes d'actions à mettre en place en l'entreprise

  1. Sensibiliser régulièrement : organiser des campagnes d’affichage, des formations e-learning ou des ateliers pratiques sur les effets de l’alcool, des drogues et des médicaments permettent de briser les tabous et d’ouvrir le dialogue.
  2. Former à reconnaître les signes d’alerte : responsables RH, managers, collègues : tous peuvent repérer des signes de trouble du comportement consécutifs à une prise de substances psychoactives (somnolence, comportements inhabituels, difficultés de concentration) et agir dans l’intérêt de la personne concernée.
  3. Collaborer avec la médecine du travail : les services de prévention et de santé au travail sont des partenaires clés. Ils peuvent accompagner les salariés sous traitement ou en situation de dépendance, conseiller sur les aménagements, et animer des actions de prévention.

A suivre demain...

A l'occasion de la Semaine de la Sécurité Routière au Travail, nous vous proposons chaque jour un nouvel article sur une thématique d'actualité. Ce jeudi 15 mai, nous parlerons des dangers de la fatigue au volant.