Illustration de la Semaine de la Sécurité Routière au Travail 2025
Téléphoner en conduisant : un appel manqué à la prudence
11 mai 2025
Illustration des dangers de l'alcool et de la drogue au volant à l'occasion de la semaine de la sécurité routière au travail.
Alcool, drogues, médicaments : ces ennemis invisibles qui peuvent vous coûter la vie
13 mai 2025
Illustration de la Semaine de la Sécurité Routière au Travail 2025
Téléphoner en conduisant : un appel manqué à la prudence
11 mai 2025
Illustration des dangers de l'alcool et de la drogue au volant à l'occasion de la semaine de la sécurité routière au travail.
Alcool, drogues, médicaments : ces ennemis invisibles qui peuvent vous coûter la vie
13 mai 2025

Sécurité routière au travail : le vrai coût de la vitesse

Illustration de la vitesse au volant à l'occasion de la semaine de la sécurité routière au travail.

Avec le rythme soutenu que nous impose notre quotidien, la journée commence souvent avec un contre-la-montre. Et dans cette course effrénée, le réflexe est vite trouvé : rouler un peu plus vite, dépasser légèrement les limitations de vitesse, enfreindre le Code de la route pour gagner quelques précieuses minutes.

Mais que se passe-t-il quand cette précipitation devient la norme ? Quand le stress du temps qui file prend le pas sur les règles de sécurité ? A l'occasion de la Semaine de la Sécurité Routière au Travail, nous vous proposons aujourd'hui de faire une pause... et de réfléchir à ce mélange explosif : vitesse et précipitation au volant. Un duo qui coûte parfois bien plus cher que quelques minutes perdues.

La vitesse : un faux allié du quotidien professionnel

Peu importe le secteur d'activité, la tentation de "gagner du temps" est omniprésente dans tous les corps de métier où les salariés sont amenés à prendre la route. Commerciaux, livreurs, techniciens, infirmiers à domicile, chauffeurs... tous sont confrontés à des agendas compressés, des kilomètres à avaler et des objectifs de performance à atteindre, et sont souvent tentés d’accélérer la cadence pour “optimiser” leurs trajets.

Face à cette pression, la vitesse apparaît comme une solution immédiate. En effet, raccourcir son itinéraire, grappiller quelques minutes sur la rocade, dépasser les limitations de vitesse permettent de gagner des minutes qui semblent importantes. Mais cette quête de rapidité s’avère bien souvent contre-productive. Ce qui commence par de petites entorses devient vite une routine risquée.

Adopter la vitesse comme stratégie sur la route entraîne une baisse de vigilance, une conduite plus nerveuse, des prises de risques inconsidérées. Résultat : la qualité de la conduite se dégrade, augmentant la probabilité d’accidents ou de comportements dangereux aux conséquences potentiellement irréversibles. Plus encore, rouler vite n’améliore ni l’efficacité au travail, ni l’image professionnelle des salariés ou de l'entreprise. Au contraire, cela fragilise la sécurité des collaborateurs, altère leur bien-être, et peut ternir la réputation de l’entreprise en cas d’incident. En matière de mobilité professionnelle, la vitesse est loin d’être un allié : c’est un faux ami qui met en péril ce qui compte vraiment !

Vitesse et accidentologie en milieu professionnel : des chiffres à ne pas ignorer

Selon les données de l’ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière), la vitesse excessive ou inadaptée reste l’un des principaux facteurs d’accidents mortels en France, impliquée dans près de 30 % des décès sur la route. Ce chiffre prend une dimension encore plus préoccupante lorsqu’on l’applique aux déplacements professionnels.

Chez les salariés amenés à conduire régulièrement dans le cadre de leur activité (pour se rendre sur un chantier, livrer un colis ou honorer un rendez-vous client), le risque d’accident est multiplié par 1,5 à 2, en particulier lors des trajets domicile-travail ou en mission. Résultat : les accidents de la route sont, à ce jour, la première cause de mortalité au travail. Un constat glaçant, souvent minimisé.

Et pourtant, les bénéfices d’une conduite rapide sont largement surestimés. Prenons un exemple concret : passer de 110 à 130 km/h sur 100 km d’autoroute ne permet de gagner que 7 à 8 minutes au maximum. Ce gain minime s’accompagne d’une hausse de 70 % du risque d’accident. Autrement dit, une accélération qui paraît anodine peut faire basculer un simple déplacement professionnel en drame !

Mais les répercussions ne se limitent pas aux dangers physiques. Les excès de vitesse, le non-respect des distances de sécurité ou les comportements de conduite agressive peuvent entraîner des sanctions lourdes : amendes, retrait de points, suspension de permis. Pour les professionnels, ces sanctions ont un impact double : elles touchent le collaborateur, mais elles déstabilisent aussi l’entreprise.

L'obligation de l'employeur en matière de sécurité routière

La sécurité routière des salariés ne relève pas uniquement de leur comportement individuel, elle engage aussi la responsabilité de l’employeur. En vertu du Code du travail, tout employeur a l’obligation de protéger la santé et la sécurité de ses collaborateurs, et ce, y compris lorsqu’ils se déplacent dans le cadre de leur activité professionnelle.

L’article L.4121-1 du Code du travail est explicite : l’employeur doit évaluer les risques liés aux déplacements professionnels et mettre en œuvre des actions concrètes pour les réduire. Pour cela, l'entreprise peut mettre en oeuvre différentes actions qui sont à déterminer grâce à l'évaluation des risques : répartition réaliste du temps de travail, sensibilisation et formation à la sécurité routière, mise à disposition de véhicules adaptés et bien entretenus, organisation du travail qui n’incite pas à la précipitation.

En cas d’accident, l’entreprise peut voir sa responsabilité engagée si elle n’a pas pris les mesures nécessaires. Lorsque la pression temporelle imposée aux salariés est jugée excessive, ou qu’aucune action préventive n’a été mise en place, certains tribunaux n’hésitent plus à infliger des sanctions pénales et à qualifier cela de faute inexcusable. Les conséquences pour l’entreprise peuvent alors être lourdes : indemnisations renforcées, amendes, atteinte à la réputation, hausse des coûts des assurances.

Quelles actions concrètes pour une conduite apaisée en entreprise ?

De nombreuses entreprises ont déjà engagé des actions efficaces pour réduire les risques routiers, améliorer le bien-être de leurs équipes et instaurer une culture de sécurité durable. Aujourd'hui, C'DEFI vous partage 5 leviers d'action pour mettre en place une conduite apaisée  dans votre entreprise !

1. Sensibiliser grâce à la formation à l’éco-conduite

Former vos collaborateurs à l'éco-conduite leur permettra d’adopter des réflexes de conduite plus fluides, anticipatifs et respectueux de l’environnement. Ce type de formation réduit le stress au volant, améliore la concentration et diminue significativement la consommation de carburant. Découvrez nos formations à l'éco-conduite en cliquant ici.

2. Optimiser la planification des déplacements professionnels

Une organisation réaliste et humaine des plannings de déplacement est essentielle. Il s’agit de prendre en compte non seulement la distance, mais aussi le trafic, les pauses nécessaires, et les imprévus. Certaines entreprises choisissent désormais de limiter le nombre de kilomètres à parcourir chaque jour ou d’accorder des marges horaires plus étendues. Résultat : moins de pression, plus de ponctualité, et des trajets plus sûrs pour tous.

3. Formaliser les engagements via une charte de mobilité

Mettre en place une charte de mobilité interne permet de cadrer les comportements attendus au volant. Interdiction d’utiliser son téléphone en conduisant, respect strict des limitations de vitesse, temps de pause obligatoires : autant de règles claires et connues de tous. Cette démarche participative renforce l’engagement collectif autour de la sécurité routière.

4. Récompenser les comportements responsables

Plutôt que de ne pointer que les écarts, pourquoi ne pas valoriser les bonnes pratiques ? Intégrer la sécurité routière dans les critères d’évaluation, instaurer un système de primes ou organiser des challenges de conduite responsable peuvent encourager les salariés à adopter durablement des comportements prudents.

5. Partager les retours d’expérience positifs

Certaines entreprises l’ont bien compris : ralentir peut être synonyme de meilleure performance. Voici l'exemple d'un de nos clients : une société de maintenance qui a réduit le nombre d’interventions quotidiennes par collaborateur. En quelques mois, elle a constaté moins d’accidents, une satisfaction client accrue, et un bien-être en hausse. Preuve que la qualité du service passe aussi par une vitesse maîtrisée !

A suivre demain...

A l'occasion de la Semaine de la Sécurité Routière au Travail, nous vous proposons chaque jour un nouvel article sur une thématique d'actualité. Ce mercredi 14 mai, nous parlerons de la consommation d'alcool et de stupéfiants, et de leurs conséquences sur la conduite des consommateurs.