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Avez-vous déjà reçu un appel important lors d'un trajet professionnel ? Vous avez certainement répondu en pensant maîtriser la situation. Pourtant, l'usage du téléphone au volant multiplie par trois le risque d'accident. Et un conducteur sur deux reconnaît utiliser son téléphone portable régulièrement au volant.
Entre appels clients, mails urgents et réunions d'équipe, les trajets professionnels sont parfois plus connectés que sécurisés !
A l'occasion de la Semaine de la Sécurité Routière au Travail, nous nous intéressons à ce fléau invisible mais bien présent dans notre quotidien : le téléphone au volant.
Téléphone au volant : des chiffres marquants
C'est un fait : utiliser son téléphone au volant multiplie le risque d'accident, et ce, que vous le teniez à la main ou que vous utilisiez un kit mains libres.
En effet, cette habitude est une véritable distraction cognitive qui vous détourne de la route : votre vigilance visuelle baisse et votre temps de réaction est considérablement rallongé. Concrètement, 3 secondes d'inattention au volant à 90 km/h, c'est 75 mètres parcourus à l'aveugle, sans vraiment savoir ce qui se passe autour de vous. Cela suffit pour manquer un freinage, ne pas voir un piéton, un stop ou une priorité. En France, on estime qu'un accident corporel sur dix est lié à l'usage du téléphone au volant.
Dans le cadre du travail, la tentation est grande : un appel urgent, un dossier à finaliser, une décision à prendre. Et pourtant, chaque appel passé en roulant est un pari risqué pour votre sécurité, celle de vos passagers et des autres usagers de la route.
L'entreprise peut agir face à ce risque professionnel
Le saviez-vous ? Lorsqu'un salarié est impliqué dans un accident de la route lors d'un déplacement professionnel et subit des dommages corporels, il s'agit d'un accident de mission qui est considéré comme un accident du travail.
Selon l'article L.4121-1 u Code du travail, l'employeur a l'obligation de protéger la santé et la sécurité de ses salariés, y compris durant leurs trajets en voiture. Cela implique donc l'identification du risque routier dans le Document Unique d'Évaluation des Risques (DUERP) de l'entreprise, la mise en place de mesures de prévention adaptées, et le déploiement d'une politique claire en matière d'usage du téléphone au volant.
Tolérer ou ignorer ce risque dans le cade du travail expose votre entreprise à des risques juridiques, humains, économiques et organisationnels ! C'est pourquoi il est important de faire de la sécurité routière une priorité, notamment si vous avez des collaborateurs itinérants.
Adoptez les bons réflexes dès maintenant
Mais pas de panique : face à ce risque souvent sous-estimé, il est possible d'agir rapidement. La première étape consiste à changer les mentalités dans les entreprises et faire prendre conscience des conséquences graves que peut engendrer l'utilisation du téléphone portable au volant.
Vous êtes chef d'entreprise :
- Mettez en place une "charte de mobilité" qui interdit explicitement l'usage du téléphone au volant.
- Proposez des formations ou ateliers de sensibilisation.
- Offrez des solutions adaptées : paramétrage automatique du répondeur durant les trajets, planification des appels en dehors des temps de déplacement, etc.
Vous êtes salarié :
- Souvenez vous que la sécurité commence par un simple geste : activer le mode "ne pas déranger" de votre smartphone dès que vous prenez la route.
- Si vous remarquez qu'un de vos collègues utilise son téléphone au volant, expliquez lui avec bienveillance la dangerosité et les conséquences de cet acte.
- En cas d'appel urgent, arrêtez-vous dans un lieu sécurisé et éteignez votre véhicule avant de décrocher.
Pourquoi se former à la conduite sécuritaire ?
La formation à la conduite sécuritaire ne doit plus être considérée comme un simple “plus” mais comme un véritable pilier stratégique de la prévention des risques professionnels. En sensibilisant les collaborateurs aux bons comportements sur la route, on agit concrètement sur la réduction des accidents, des arrêts de travail, et des coûts humains et économiques qui en découlent. Conduire en toute sécurité n’est pas une compétence innée : c’est un savoir-faire qui se développe, s’entretient et s’adapte aux situations réelles sur le terrain. Intégrer la formation à la sécurité routière dans la politique de prévention de l’entreprise, c’est renforcer la culture de prévention du risque, protéger les salariés et répondre pleinement aux obligations légales de l’employeur. C’est aussi, tout simplement, faire le choix de la responsabilité et de la durabilité !
Un message à retenir
Nous vivons à une époque où la réactivité et la disponibilité sont valorisées, et où la performance passe parfois avant la prudence. Pourtant, il est bon de rappeler qu'aucune urgence professionnelle ne justifie de se mettre en danger sur la route. Le téléphone au volant n'est pas un signe de productivité, c'est au contraire un signal d'alerte qui doit vous rappeler qu'en conduisant le conducteur doit regarder la route.
A suivre demain...
A l'occasion de la Semaine de la Sécurité Routière au Travail, nous vous proposons chaque jour un nouvel article sur une thématique d'actualité. Ce mardi 13 mai, nous explorerons un autre comportement à risque trop souvent banalisé : la vitesse excessive et l'excès de vitesse pour gagner du temps, ses risques et ses conséquences parfois dramatiques.
