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Santé mentale des français : grande cause nationale 2025
Longtemps reléguée au second plan dans les politiques de santé publique, la santé mentale est aujourd'hui un enjeu sociétal majeur. Cette année, le gouvernement français a décidé d'en faire une grande cause nationale, démontrant une prise de conscience collective face à cette crise qui touche toutes les générations.
Épuisement professionnel, isolement social, anxiété, dépression... autant de signaux d'alerte qui se multiplient et traduise une souffrance souvent invisible. Face à cette montée en force des problématiques psychologiques, il devient indispensable pour le gouvernement de reconnaître et traiter la santé mentale des français.
La santé mentale des français dans une situation préoccupante
Même si nous pouvons tous ressentir un coup de mou de temps en temps, comme lors du Blue Monday par exemple, certains maux s'imprègnent sur la durée.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : selon les études récentes, plus d'un tiers de la population adulte rapporte des troubles psychiques ou un mal-être prolongé. On constate aussi que le nombre de consultations en psychiatrie ou en psychothérapie augmente de façon significative. Les jeunes sont particulièrement touchés et font face à une explosion des troubles anxieux et dépressifs, des troubles du comportement alimentaire ou encore des conduites addictives. Ceux-ci sont largement amplifiés par le contexte de post-pandémie, par les incertitudes économiques et la pression sociale quotidienne.
Le secteur de la santé est lui aussi sous tension et a du mal à faire face. On constate un manque cruel de professionnels qualifiés, des délais d'attente interminables pour les consultations, de fortes disparités territoriales... Cela contribue a une situation compliquée où les personnes en souffrance ne peuvent pas recevoir l'écoute ou les soins dont ils ont besoin.
Les causes profondes de cette crise silencieuse
La détérioration progressive de la santé mentale en France peut s'expliquer par une combinaison de facteurs.
- D'une côté, notre société contemporaine nous impose un rythme effréné, autant dans notre vie professionnelle que personnelle. Résultat ? Surcharge cognitive, difficultés de déconnexion, instabilité professionnelle, stress, individualisation.
- De l'autre, les inégalités sociales, les violences intra familiales ou encore le harcèlement scolaire accentuent la vulnérabilités des personnes qui en sont victimes et amènent à un isolement psychologique.
- Enfin, il est bon de rappeler que parler de sa santé mentale est encore perçu comme une faiblesse, ce qui peut freiner certaines personnes à demander de l'aide.
La santé mentale : grande cause nationale pour cette année 2025
La santé mentale érigée grande cause nationale pour l'année 2025 marque une étape historique. Cette décision gouvernementale vise à sensibiliser et mobiliser l'opinion publique, à briser les tabous, et à impulser un changement dans la manière dont la société aborde le bien-être psychologique. Dans cet optique, des campagnes de sensibilisation seront diffusées à grande échelle et des politiques de prévention pourront être mises en place. Certaines initiatives locales pourront aussi être soutenues par le gouvernement. Le message est donc clair : le gouvernement français ne veut plus faire de la santé mentale un sujet secondaire, mais bien une priorité politique, sociale et sanitaire.
Quelles sont les priorités d'action choisies par le gouvernement ?
Face à l'urgence à laquelle le pays fait face en terme de bien-être mental, le gouvernement prévoit un plan d'action structuré qui se décline en 4 objectifs principaux. A partir de ceux-ci, chaque ministère est invité à développer sa propre feuille de route. La stratégie globale sera ensuite coordonnée par la ministre de la Santé et de l'Accès aux soins et la ministre déléguée en charge de la coordination gouvernementale.
- La déstigmatisation : il est essentiel de changer de regard et de contrer les idées reçues sur les troubles mentaux et les troubles psychiques.
- Le développement de la prévention et le repérage précoce : dans toutes les sphères de la société et dès le plus jeune âge, le gouvernement veut former et sensibiliser les français. Cela permettra d'identifier assez tôt les troubles liés à la santé mentale, et d'armer les plus jeunes pour faire face au stress.
- L'amélioration de l'accès aux soins : par la formation de nouveaux professionnels de santé mentale, le développement de nouveaux métiers, une meilleure répartition nationale, la création de nouvelles structures d'accueil...
- L'accompagnement des personnes les plus fragiles dans tous les aspects de leur vie quotidienne : accès à la formation, accès aux soins, accès aux loisirs, écoute, inclusion, bienveillance...
Le gouvernement a cependant rappelé l'importance de s'appuyer sur des actions déjà mises en marche, notamment sur la feuille de route nationale Psychiatrie et Santé Mentale 2018-2026.
La santé mentale au travail : un enjeu stratégique
Le lieu de travail est l'un des principaux lieux où la détresse psychologique s'exprime, souvent en silence. Les signaux d'alerte sont souvent minimisés et même les personnes concernées peuvent ne pas se rendre compte qu'elles sont en détresse. Pourtant, les risques psychosociaux (RPS) sont devenus omniprésents : pression constance, hyperdisponibilité, charge mentale, stress, surcharge de travail...
En 2022, près d'un salarié sur deux déclarait ressentir un niveau de stress élevé au travail. La crise sanitaire a renforcé ces tensions, notamment en flottant les limites entre la vie professionnelle et la vie personnelle, et en accentuant l'isolement des télétravailleurs.
La préservation de la santé mentale au travail n'est donc plus une option, c'est une nécessité autant pour les entreprises que pour les salariés. Bien que l'on voit des évolutions se mettre lentement en place (formations à la gestion du stress, droit à la déconnexion, etc.), un changement culturel plus profond est attendu. Il est bon de noter que valoriser le bien-être mental au travail, c'est aussi investir dans la performance durable, la fidélisation des talents et la prévention de l'absentéisme. Les entreprises doivent donc s'emparer de cet problématique, au même titre que les pouvoirs publics !
